escapade | Senhem

Voilà quelques jours qu'Aslan t'as accepté dans son groupe. Pour le moment, vous n'êtes que trois : lui, Amethys et toi. Pourtant, vous vous contentez. Aujourd'hui, tu as décidé de partir explorer les lieux, sachant très bien où étaient les limites du territoire, tout en sachant qu'Aslan te les avais clairement signifiés. Tu voulais simplement t'en rendre compte par toi-même, ce que tu allais faire d'ici peu. Tu te dirigeas alors vers le premier lieu indiqué par celui qui se prédisait ton roi et comme il te l'avais dit, tu te retrouvas face à une étendue d'eau. Au lieu de te trouver le seul en ce lieu comme tu t'y attendais, un pelage fauve attira ton attention et bientôt, tu discernas les formes rectilignes d'une lionne. Rapidement, tu décidas de la rejoindre. Ton museau t'indiqua que cette dernière n'appartenait pas à ton royaume : les Altruistes. La lionne n'avait donc rien à faire là. Tu entrepris donc un manège délicat pour lui montrer le chemin de la sortie, bien que sachant que ton groupe se devait d'aider les lions dans le besoin.

« Hum… madame, je vous prie de bien vouloir me décliner votre identité et de me donner la raison de votre présence ici. Je serai contrains, sinon, de vous faire sortir de force de ces terres qui sont miennes. »

Tu regardes la femelle sans plus d'animosité que cela, plutôt avec curiosité. Tu n'as pas encore appris à reconnaître toutes les odeurs des autres troupes, néanmoins, Aslan t'as clairement fait comprendre que vous n'étiez pas les seuls lions à fouler cette terre et c'était la raison pour laquelle il existait des frontières qui en temps normal ne devaient être violer. Néanmoins, tu avais su déceler une grande bonté enfouie dans le cœur du roi, certainement cette même bonté qui t'avait permis de rejoindre sa troupe alors que vous étiez des inconnus l'un pour l'autre jusqu'à ce qu'il te propose de te joindre à lui. Il faut dire que sans Amethys et toi, son royaume était bien vide. Heureusement qu'il avait croisé ton chemin. Tu espérais que bientôt, d'autres félins viendraient se présenter pour se joindre à vous.

« Je crains fort, monsieur, que ces terres ne soient pas vôtres. Si je me souviens bien - et, croyez-moi, j'ai bonne mémoire - le Roi à qui appartient ces terres se nomme Aslan. »

La lionne s'était redressé et t'avait lancé ses paroles accompagnées d'un grondement. Sachant très bien que les lions pouvaient avoir des réactions totalement différentes, tu ne fus pas surpris d'entendre le mécontentement de la lionne dans sa voix. Quoi de plus normal, lorsqu'on est prit en flagrant délit. Sa façon de jouer sur les termes t'exaspère un tantinet. Tu sais très bien que par extension, ces terres ne sont à proprement pas les tiennes, bien que tu les occupes au même titre qu'Aslan. Ces terres, s'étaient celle de toute la tribu des Altruistes.

« De plus, les frontières ne sont pas fermées. À la limite, j'accepte que vous m'éloigniez de vos territoires de chasse. Mais vous n'allez quand même pas m'en vouloir d'avoir "volé" aux Altruistes trois gorgées d'eau ! »

A la limite de l'exaspération, tu laissas échapper un long soupir peu discret de ta gueule. Tu fixas la femelle droit dans les yeux et y décela une lueur rebelle. Tu savais qu'elle n'obéirait pas et ne quitterait pas ces terres. Et puis Aslan ne dirait que trop rien si tout un régiment de lions viendraient manger et boire sur ses terres. Alors, à quoi bon ? Il y avait pour le moment bien assez à manger pour tout le monde et bien assez d'eau. Et puis, les temps où toi tu avais manqué de nourriture et d'eau, tu avais été heureux que parfois, on te laisse prendre un petit quelque chose sur des terres qui n'étaient pas tiennse. Tu finis par répondre d'une voix neutre.

« Soit, tu peux rester. Je sais ce que c'est. Mais ne profite pas de la bonté et de la naïveté d'Aslan pour ramener toute ta troupe. Ce ne sont pas vos terres. L'alliance ne consiste pas à squatter le territoire des autres, c'est simplement d'ordre tactique ou relationnel. »

Tu as l'impression qu'elle se calme. Tu as l'impression que la lionne dont tu ignores encore le nom se calme. Et pourtant, tu devrais que la tempête se tait un moment avant d'exploser de nouveau. Elle finit par rouvrir la gueule rapidement pour parler.

« Merci bien. Quant à mes sœurs, elles se ramènent si elles le veulent. »

Le ton qu'elle s'amusa à employer te déplut. Tes babines se retroussèrent légèrement et tu dûs te contenir pour ne pas les laisser dévoiler complètement tes crocs. S'il y a quelque chose que tu ne supportes pas, c'est l'insolence et cette femelle est le personnage le plus exécrable que tu aies jusque là entendu et croisé. Croyait-elle réellement que les siennes pourraient passer librement la frontière ? Si Aslan était incapable de faire le bon choix, tu le ferais et tu chasserais ces vipères du territoire avant que leur venin ne réduise la moindre parcelle fertile à l'état de néant. Pour qui est-ce qu'elle se prenait ? Elle se croyait peut-être plus forte ? Plus puissante ? Parce qu'elle pensait que tous les Altruistes se laissaient marché dessus ? Elle pouvait se mettre la patte dans l'œil et bien profondément. Tu ne resterais pas les pattes croisées alors que le territoire serait envahit par des lionnes belliqueuses et à la gueule bien ouverte.

« Quelle belle estime de ton Roi tu possèdes ! Ne devrais-tu pas l'acclamer, au lieu de le traiter de naïf ? Je pense qu'il sait ce qu'il fait. »

Un roi ? Aslan ? Certes, il l'était. L'avais-je encore accepté comme tel ? Non pas franchement. Pour moi, ce n'était qu'un lion comme un autre, un compagnon, rien de plus. Il vivait avec Amethys et moi comme n'importe quel lion pourrait le faire. Et pour le moment, je ne lui dois rien, sinon le pseudo droit de naviguer sur ces terres que je me dois, en échange de protéger. Et puis, même si on a du respect pour quelqu'un, on ne l'acclame pas pour autant, on ne lui vaut pas forcément un culte, on ne lui invente pas non plus des qualités qu'il n'a pas comme on ne nie pas les défauts qu'il possède. Tes muscles se bandent. Elle commence sérieusement à te taper sur le système avec ses stupides réflexions.

« Et, pour ton information, je squatte où je veux quand je veux, alliance ou pas. Mais cette alliance appelant à l'entraide, je pensais que les Altruistes seraient plus cléments. En tout cas, puisque tu es si patriote, j'espère ne pas te rencontrer chez moi. »

Trop c'est trop. Tu laisses tes crocs se dévoiler. Tu te redresses, menaçant. Décidément, cette lionne n'a aucun savoir vivre. Une alliance ou pas, elle piétine et ne respecte pas les lois ? Eh bien alors, tu ne le feras pas non plus. Aslan pourrait bien te chasser, tu n'étais pas encore attaché à ces terres ni même à ces coutumes. Tu avances vers la lionne et tu laisses tes crocs se dévoiler entièrement avec plaisir. Tu finis par cracher presque au visage de la femelle, les paroles sortant comme du venin alors que tu lançais ta patte à la recherche d'une des siennes pour la déséquilibrer :

« Honnêtement pour qui te tu prends ? Tu crois que tu peux passer au-dessus des lois sans qu'il n'y ait de conséquence ? Je vais te dire moi, si tu ouvres encore une fois ta jolie gueule pour sortir des pareilles paroles, je te renverrais d'où tu viens et sans aucune délicatesse. »

Les paroles presque crachées, tu regardes d'un œil mauvais la lionne qui esquive d'un bond vers l'arrière ton coup de patte. Au final, ce dernier n'était pas véritable et tu aurais été bien étonné si elle eusse tombé de ce coup-bas et si fragile. Sans que tu puisses y faire quelque chose, la sauvageonne se jette violemment sur toi, poussant un grognement sourd. Ignorait-elle que d'un coup de patte, elle repartirait d'où elle venait ? N'avait-elle pas remarqué que les menaces n'étaient encore qu'à l'état de menaces avant qu'elle ne pose la patte sur toi ? Elle n'aurait jamais dû engager le combat qui pour elle était perdu d'avance. Tu avais l'avantage physique, celui de la force. Tu allais la renvoyer d'où elle venait et sans douceur comme tu l'avais prédit. Il ne fallait pas te prendre pour un idiot tout de même. Tu te redresses, ayant été quelque peu bousculé pour le petit bond de la lionne. Décidant de te venger, tu la plaques violemment au sol après lui avoir donné le coup de patte qu'elle avait esquivé auparavant. Comme si elle eusse été un lionceaux, tu saisis la peau de son cou et tu entreprends de la traîner jusqu'à la frontière. Ce que tu fais sans relâcher tes efforts. Tu la traînes dans la poussière, te vengeant de ses amères paroles.  

Malgré ta force qui n'est pas si supérieure que cela à celle de la lionne, tu parviens à la traîner sur un morceau de chemin plutôt satisfaisant. Sachant parfaitement que la tâche ne serait pas si facile, tu récoltes rugissements, coups de griffes et de crocs perdus à gogos. Malgré cela, tu tentes de garder ta dignité en continuant de la traîner sans broncher. Les griffes de la rageuse lionne te laboure les pattes, le ventre, tout ce qui se trouve à sa disposition et ce jusqu'à ce que dans un élan de courage et de fougue, elle ne parvienne à s'échapper de l'étreinte dans laquelle tu l'avais enfermée. Contre toute attente, alors que tu l'a pensait butée au point de vouloir chercher de nouveau l'affront, elle fait demi-tour, et prends ses jambes à son cou. Elle s'arrête un moment et pour signe de vengeance future, elle laisse échapper un grognement qui te laisse un joli sourire sur le visage. Un sourire provocateur et bienveillant à la fois. Il te tarde de revoir la lionne afin de savoir comment les choses tourneront. Qui sait, peut-être que les rancœurs s'effaceront avec le temps. Peut-être que la vengeance qu'elle venait de jurer secrètement n'aurait pas lieu. L'altruisme prendra peut-être la dominance sur ton envie de protéger les tiens… Qui sait ce que l'avenir réserve ?