Quelle joie de te revoir ! [PV → Rayya]

Quelle joie de te revoir !
PV → Rayya

Longue journée ensoleillée qui touche à sa fin. Pourtant, tu es loin d'avoir envie de retourner voir ton roi. Aslan peut bien attendre. Tu n'as pas non plus de rapport à faire. Tu ne lui dois rien, enfin pas grand-chose, puisqu'en entrant dans sa troupe, tu lui assures des muscles, ta présence, des futurs membres de sa troupe et bon nombre d'autre chose. Tu penses que c'est bien assez comme cela comme remerciement. Tu lui as tout de même juré de ta loyauté et tu ne failliras pas. Tu ne le feras pas tant qu'Amethys sera à tes côtés. Plongé dans tes pensées, tu dépasses par inadvertance les limites des terres Altruistes. Une stupide erreur ou une volonté inconsciente ?

« Tellement d'amour entre nous ♥ »

Senhem & Rayya

Elle se repose non loin du fleuve, profitant simplement du calme des lieux. Et puis, d'un coup, un déclic. Quelque chose qui la fait sursauter, qui l'oblige à bondir sur ses quatre pattes. L'instinct, sans doute. Ou un petit esprit venu lui susurrer à l'oreille : ça y est ! Il l'a fait ! Il est passé ! Vengeaaaance !
Rayya se met à trotter, laisser son instinct la guider. Elle se dirige droit vers la frontière, celle qui sépare leur territoire de celui des Altruistes. Et là, elle le voit, sa fourrure fauve et sa sombre crinière tranchant net avec la verdure des lieux. Un large sourire se dessine sur son visage et, impatiente, elle se poste derrière lui avant de lancer d'une voix espiègle :

« Toi, t'es tellement mort ! »

Son ton n'est pas agressif, pas plus qu'il n'est empli d'animosité. En fait, il est joueur, malicieux, presque affectueux. Comme si elle était contente de le revoir. Et de pouvoir, à son tour, le reconduire chez lui de la façon la plus agréable possible. Inconsciemment, elle tourne la tête pour sentir la douleur, maintenant si habituelle, qui hante sa nuque. C'est en effet là qu'elle a gardé la blessure la plus profonde : quand elle s'était arrachée de la gueule du lion, elle y avait perdu une touffe de poils et un bout de peau non négligeable.

Quelle joie de te revoir !
PV → Rayya

« Toi, t'es tellement mort ! »

Son odeur flotte derrière toi depuis un moment, mais tu ne l'as pas remarquée, ou alors tu n'as tout simplement pas eu envie de la reconnaître. Tu fais volte face et la retrouve enfin. La lionne que tu avais rencontré tout près du lac. Et voilà maintenant qu'elle réclamait vengeance ? Un éclair te voilà un moment le regard et tu te rendis compte que tu n'étais plus sur tes terres. Tu te trouvais non loin d'un cours d'eau, un cours d'eau qui ne te disait que trop rien. Ton intention se repose sur la lionne. Pourtant, tu aimerais poursuivre la découverte de ces terres. Cela te rappelait un peu tes années passées à vagabonder, à découvrir des morceaux de terres, à voyager. Ta véritable nature était là. Toi qui n'aimais pas jouer à ce petit jeu, tu laissas un sourire amusé parcourir ton visage. La menace de la lionne laissas échapper un ronron de ta gorge. Un ronron amusé. Voilà ce que tu étais. Amusé de la situation. Du comique de la scène. Tu te pensais en position forte. Et puis même, tu ne voyais pas l'affrontement possible. Tu ne le voyais pas ou ne le voulais pas ? Aucune importance. D'une voix plutôt neutre, au vu de la situation, tu articulas :

« Madame. Les circonstances se jouent décidément de nous. Pourrais-je un jour mettre un nom sur l'animal qui veut ma mort ? »

« Tellement d'amour entre nous ♥ »

Senhem & Rayya

Elle est suicidaire, la Rayya. Comme beaucoup d'Audacieuses, me direz-vous. La dernière fois, elle s'était montrée téméraire et pleine de fierté - et aujourd'hui, c'est encore pire. Les rôles sont inversés, c'est lui qui est chez elle. Elle sait que des lionnes rôdent dans les parages et qu'avec un peu de chance, l'une d'elles sentira l'odeur du mâle. Et puis, elle a l'avantage du terrain : si elle arrive à le pousser, comme ça, mine de rien, vers le fleuve... BIM ! morsure de serpent, ça fait toujours plaisir.

« Rayya. N'oublie pas ce nom. »

Elle se redresse fièrement, désireuse de bien lui montrer qu'il ne lui fait pas peur. Son sourire toujours présent au coin des lèvres, elle continue :

« Il me faut aussi ton nom, pour quand je ramènerai ta crinière en trophée aux Audacieuses. »

Elle blague, bien sûr. Quoique... Vous ne saviez pas que les Audacieuses parsemaient leurs frontières de trophées de combat, afin de dissuader les mâles qui souhaitent s'infiltrer chez elles ? Ah mais sisi, c'est vrai !

Quelle joie de te revoir !
PV → Rayya

« Rayya. N'oublie pas ce nom. »

L'oublier ? Et comment. Rayya… Rayya… Ce nom restera à jamais graver dans ta mémoire. Tu ne l'oublieras pas. Tu n'oublieras pas non plus l'odeur de cette dernière. Tu humes une nouvelle fois l'air, emplissant tes poumons au maximum et essayant de faire parvenir le fumet de la femelle jusqu'à ton cerveau, jusqu'à ta mémoire. Finalement, tes yeux se posent sur son corps. Tu la regardes et la dévores des yeux. Tu souhaites que son corps n'ait plus aucun secret pour toi. Tu retiendras chacune de ses lignes. Tu ne l'oublieras pas. Tu en es certains. Mon amie. Nous sommes faits pour ne pas nous oublier. Tu remarques que son attitude amusée s'est transformé en une attitude plus hautaine. Elle se dresse fièrement, bombant le torse comme un lion pourrait le faire pour impressionner son adversaire. Sa malice n'a pas disparu sur tout son corps. Son sourire malicieux reste accroché à ses lèvres et tu te délectes de ce jeu. Étonnant qu'il te plaise autant.

« Il me faut aussi ton nom, pour quand je ramènerai ta crinière en trophée aux Audacieuses. »

Quelle étrange coutume. Les lionnes de cette troupe s'amusaient-elles à semer les attributs de leurs adversaires vaincus sur leurs terres ? C'est bien étrange. C'est… spécial. Tu ne penses pas que ce soit dans leur loi. Mais si elle le dit, ce n'est pas forcément pour rien. Toujours est-il qu'elle semble vouloir t'affronter. Elle ne ramènerait pas ta crinière sans un affront et tu penses qu'elle le savait. Et puis, tu ne te laisserais pas faire. Un combat à mort, c'est une bien lourde vengeance. C'est bien trop audacieux… Voilà qui correspond parfaitement au caractère de la lionne. D'une voix neutre, tu finis par lui répondre.

« Senhem, le voyageur. Ce ne sera pas si simple ma brave amie. »

« Tellement d'amour entre nous ♥ »

Senhem & Rayya

Senhem... Voilà enfin le nom du coupable ! Elle le répète inlassablement dans sa tête, souhaitant ne jamais l'oublier. Au cas où elle se sentirait le besoin d'aller rapporter à Aslan, voyez-vous. Mais Rayya est aujourd'hui d'une bien bonne humeur. Pas une once de crainte dans son comportement, pas un reflet de peur. Elle est chez elle, elle ne risque rien. Sa vengeance pouvait attendre. Certes, elle ne l'oublierait pas, elle attendrait juste le bon moment...
Consciente de son désavantage, elle hausse les épaules d'un air désinvolte. Malgré sa tendance à foncer dans le tas sans réfléchir, elle pouvait se montrer patiente.

« Je suppose que je ne suis pas en mesure de te contredire. »

La dernière fois qu'elle avait essayé, elle s'en était quand même pris plein la face. Inutile donc de lui rétorquer "N'importe quoi, je t'arrache ta crinière quand je veux !". Même si elle aurait aimé...

« Mais ne t'inquiète pas : tu es chez les Audacieuses, à présent. Rugis un peu trop fort et mes sœurs accourront. »

Cette fois, il ne s'agit pas de paroles en l'air : Rayya croit sincèrement ce qu'elle dit. Ici, même si près de la frontière, il y a de fortes chances qu'une lionne rôde dans les parages. Confiante, elle s'assied, le menton bien haut.

« D'ailleurs, je t'avais prévenu qu'il serait dangereux pour toi de venir ici, non ? Alors, qu'est-ce que tu fais là ? Tu avais soif, peut-être ? »

Un ton mesquin, malicieux, un peu provocateur qui lui va si bien. Et une référence évidente aux points d'eau qui semblent toujours accompagner leurs rencontres.

Quelle joie de te revoir !
PV → Rayya

« Je suppose que je ne suis pas en mesure de te contredire. »

Le sourire ne t'avait pas quitté. Tu n'avais de cesse que de te réjouir de la situation apparente. La lionne avait-elle une chance de ramener ta crinière, comme elle le prétendait, à ces soit disant sœurs ? Te pensait-elle dans une position délicate ? Tu ne semblais pas l'être. Du moins, tu ne l'étais pas pour toi. Tu ne le pensais pas. Voilà tout. Et ne pas penser au danger pouvait être un tort comme une force. En ce moment, c'était peut-être une force pour toi, mais bel et bien un tort que de ne pas connaître le terrain sur lequel tu te trouvais. L'envie de l'explorer davantage te brûlas les pattes, mais tu ne bougeas pas d'un poil.

« Mais ne t'inquiète pas : tu es chez les Audacieuses, à présent. Rugis un peu trop fort et mes sœurs accourront. »

Tu lèves légèrement le museau et entrouvre ta gueule. Tu commences à humer l'air profondément, inspirant délicatement tout l'air des alentours. Tu te mets alors à analyser ce que tu trouves, tu sépares les différentes effluves, celle de l'eau, les effluves de la lionne et celle particulière de sa troupe. Tu t'imprègnes de son odeur. Tu ne souhaites pas l'oublier. Tu ne l'oublieras pas. Cela te sera bien utile pour la suite de ta vie, du moins si tu parviens à t'échapper de ce guet-apens. As-tu la moindre crainte des lionnes qui pourraient venir ? Non pas la moindre. Ton inconscience te garde de la peur. Tu ne bougeras pas d'un poil. Tu as l'intention de discuter un peu avec ta camarade. Tu ne te laisseras pas chasser comme un malpropre de ces terres. Et puis, tu ne viens pas en ennemi.

« D'ailleurs, je t'avais prévenu qu'il serait dangereux pour toi de venir ici, non ? Alors, qu'est-ce que tu fais là ? Tu avais soif, peut-être ? »

Son ton est plus ricaneur qu'auparavant. Se moque-t-elle des circonstances ? Il est vrai que notre deuxième rencontre se passe un peu comme la première. Nous nous rencontrons sur un point d'eau et ce pour la deuxième fois. Seulement, toi tu n'es pas venir pour boire. Tu n'es pas là pour cela. Tu n'as pas soif d'ailleurs. Dangereux de venir ? La raison qui fait que tu es là ? Si le danger se résume à un groupe de petites lionnes effrontées, ce n'est pas un danger. Un potentiel danger, pas un véritable danger. La raison ? Il n'y en a pas. L'envie d'explorer peut-être. Tu n'avais pas spécialement de raison à pénétrer sur ses terres, surtout que tu ne l'as pas fait exprès.

« Le danger est-il réellement présent ? Tes sœurs sont-elles réellement dangereuses ? Oseront-elles s'en prendre à un lion pacifiste et venant de chez les Altruistes ? N'avez-vous donc aucun code de vie ? »

Laissant tes paroles peser sur l'esprit de la lionne, tu finis par prendre une attitude plus froide, plus neutre.

« Je n'ai pas soif d'eau. Merci de te soucier de moi. J'ai soif de découverte. Je venais simplement explorer les lieux, rien de plus, rien de moins. »

« Tellement d'amour entre nous ♥ »

Senhem & Rayya

Cette fois, elle ne rit plus. Le regard sombre, Rayya perd un peu de son caractère enfantin. La gamine devient adulte, du moins pour quelques minutes. Pourtant, Rayya n'est plus une enfant : du haut de ses quatre ans, elle a tout d'une grande. Les paroles du lion l'agacent au plus haut point, et elle ne fait rien pour le cacher. Remet-il en cause l'audace des Audacieuses ? Est-il à ce point stupide ? Sans nul doute : c'est d'un mâle que l'on parle.

« Ne te revendique pas Altruiste quand tu n'agis pas comme eux. Ne te considère pas comme pacifiste quand tu ne l'es nullement. Je suppose qu'Aslan ne t'a accepté que par pitié, ou par nécessité de compter plus de lions dans sa troupe. En tout cas, tu n'as rien d'un véritable Altruiste. »

Certes, c'était elle qui lui avait sauté dessus la première, mais c'était lui qui avait donné le premier coup de patte. De ce fait, Rayya considère qu'il est l'attaquant, et qu'elle n'avait fait que se défendre. Sans courber l'échine, comme toute Audacieuse aurait fait. Senhem, elle le méprise. Il clame faire partie d'une troupe alors qu'il ne ressent rien envers ses camarades altruistes - tandis qu'elle, elle sait que toutes les Audacieuses sont ses sœurs. Senhem est un voyageur, un solitaire, et elle ne supporte pas ce trait de caractère. Elle ne voit en lui qu'un vagabond sans aucun mérite, indigne d'Aslan.

« Elles oseront s'en prendre à toi dès qu'elles verront les cicatrices que tu m'as laissées. »

Celui-là n'a rien du guérisseur qu'il est censé être. Aux yeux de la guerrière, il n'est qu'un infâme usurpateur, profitant de la vie aisée d'un membre de troupe alors qu'il ne ferait rien pour les siens. Se sacrifierait-il pour le bien des Altruistes ? Non, il ne le ferait pas.

« Tu n'as pas à explorer les terres des Audacieuses. Nos troupes étant alliées, j'aurais laissé passer un autre Altruiste... Mais toi, tu as osé m'attaquer. Maintenant, va-t-en. »

Elle laisse échapper un grondement sourd. Fini de jouer : il est à présent temps qu'elle fasse son devoir et qu'elle l'empêche d'aller plus loin, soif d'aventure ou pas. Et puis, où irait-il ? L'abruti ne connait pas ces terres. Il ne sait pas que d'innombrables serpents résident dans les marécages boueux qui bordent le fleuve. Les reptiles le mordraient dès qu'ils sentiraient son odeur, bien plus musquée qu'à celles auxquelles ils sont habitués. Oui, Rayya a confiance. Elle a confiance en ses amis les serpents, elle a confiance dans les autres Audacieuses. Et, surtout, elle sait ce qu'elle doit faire : faire déguerpir Senhem, quoi qu'il en coûte.

Quelle joie de te revoir !
PV → Rayya

« Ne te revendique pas Altruiste quand tu n'agis pas comme eux. Ne te considère pas comme pacifiste quand tu ne l'es nullement. Je suppose qu'Aslan ne t'a accepté que par pitié, ou par nécessité de compter plus de lions dans sa troupe. En tout cas, tu n'as rien d'un véritable Altruiste. »

La mine de Rayya n'est plus celle enfantine qu'elle avait été il y a quelque temps. Pourtant, tu n'avais rien dit de blessant si ? Tu ne pensais pas l'avoir fait. Comme tu pouvais être gauche dans tes mots parfois. Pourquoi fallait-il que tu ne te fasses pas comprendre correctement ? Les paroles de la femelle te touchèrent au fond. Elles heurtèrent ton coeur et ton amour propre en prit un coup. Au fond, elle n'avait pas forcément tort. Tu n'étais pas censé te comporter ainsi avec une lionne. Tu n'étais censé te comporter comme cela avec personne. Alors, pourquoi le faisais-tu ? Par amusement ? Non, ce n'était pas amusement. Ce ne l'était plus. Toute joie te quittas à ton tour, laissant place à une expression entre la dérision et le mal-être. Au fond, elle avait peut-être raison. Aslan t'avais laissé rejoindre sa troupe peut-être par pitié, parce qu'il n'avait personne d'autre pour se plier sous ses ordres ?

« Elles oseront s'en prendre à toi dès qu'elles verront les cicatrices que tu m'as laissées. »

Avais-tu vraiment le choix ? Est-ce que tu avais choisi de lui infliger ces maux ? Non. Bien sûr que non. Ce n'est pas ce que tu voulais. Elle avait chargé la première après tes paroles. Tu n'étais pas responsable. Et puis, tu voulais simplement la ramener à ces terres. Si elle s'était laissé faire au lieu de se débattre comme un diable, elle ne se serait pas infligée de telles blessures. En ce moment, tu es mal. Tu sais que ses paroles sont vraies. Tu sais qu'Aslan ne voudrait sûrement plus de toi et de ta compagne après avoir eu vent de cette histoire. Tu ne voulais pas faire de mal à Amethys en lisant dans son regard je ne sais quel sentiment de honte, de tristesse ou bien tout autre mauvais sentiment. Non. Tu refusais qu'elle souffre par ta faute. Tu allais te rattraper. Tu allais réparer tes erreurs. On apprend en faisant des erreurs n'est-ce pas ?

« Tu n'as pas à explorer les terres des Audacieuses. Nos troupes étant alliées, j'aurais laissé passer un autre Altruiste... Mais toi, tu as osé m'attaquer. Maintenant, va-t-en. »

Un grondement sort de la gueule de Rayya. Tu lèves vers elle un regard emplit de tristesse et de honte. Tu es sûr d'une chose, c'est qu'à présent tu t'en veux. L'envie de jouer est passée. Tu n'es pas ainsi normalement. Tu n'as pas agi correctement avec elle. Tu n'aurais jamais dû… Il ne faut pas rester dans le passé. Il faut agir. Doucement, sans montrer le moindre signe d'agressivité, tu t'approches de Rayya. Tu sais ce que tu dois faire. Aslan t'as montrer deux ou trois petits trucs pour soigner les blessures. Il est de ton devoir de rendre service à la lionne que tu as injustement amoché. Tu dois pourtant avoir son accord avant de faire quoi que ce soit. Bien que tu n'apprécies guère ce genre de situation, tu dois en quelque sorte te soumettre pour qu'elle accepte les soins. Il le faut, sinon, son état n'ira pas en s'améliorant et tu le sais par ton expérience personnelle.

« Rayya… Écoute, je suis désolé. Navré de ce comme j'ai agi. Il est vrai que cela n'a rien d'un Altruiste. Pourtant, j'aspire à le devenir. Puisses-tu me pardonner un jour. Ce serait la plus belle et la plus noble des excuses si tu me laissais réparer le mal que j'ai t'ai fait. Je pense que nous faisons tous des erreurs. Je n'ai pas eu la chance de naître sans défaut. Puisses-tu me pardonner pour cela. »

« Tellement d'amour entre nous ♥ »

Senhem & Rayya

Si elle s'attendait à ça... La réponse de Senhem la désarçonne complètement - rien que le regard qu'il lui jette suffit à lui faire remballer les crocs. Son mépris, sa colère, son ressentiment et son attitude agressive disparaissent tout d'un coup. Interdite, elle le jauge sans mot dire tandis que son esprit tente de comprendre ce revirement de situation. Elle pensait qu'il allait lui résister, voire se moquer d'elle. Elle était déjà prête à un nouvel affrontement. Elle se préparait d'avance à sa défaite toute proche, essayant de trouver un moyen de ne pas trop perdre la face.
Mais non. Il s'excuse. Il s'excuse et, étrangement, ça la bouleverse terriblement. Elle perd sa fierté : elle ne hausse pas le menton d'un air supérieur et ne l'oblige pas à toucher terre pour implorer son pardon. A la place, elle se sent coupable, elle ne sait pas quoi dire. Beaucoup moins sûre d'elle, elle recule d'un pas en balbutiant :

« N-Non, arrête, je... C'est moi qui suis désolée, je n'ai pas à te juger... »

Ni à juger les décisions d'Aslan. Au fond, ses paroles n'avaient été qu'un affreux venin destiné à blesser. Elle sait que le roi altruiste n'accepterait jamais quelqu'un dans sa troupe pour le simple plaisir d'avoir plus de monde à gouverner. Elle sait que, si Aslan a accepté Senhem, c'est qu'il a vu en lui quelque chose qui lui échappe, quelque chose que seule la grandeur d'âme du roi a pu voir. Du potentiel, sûrement. Et elle, elle ne fait que juger bêtement, comme un lionceau. Il est temps de grandir, Rayya. La pire vipère de ces lieux ne fait pas partie de celles du fleuve...
« Ce serait la plus belle et la plus noble des excuses si tu me laissais réparer le mal que je t'ai fait. » Voulait-il dire par là qu'il avait en tête de la soigner ? Dépitée, Rayya hésite. Aslan avait déjà vu ses blessures mais, trop fière, elle avait refusé son aide. Elle pensait qu'elle se guérirait d'elle-même, que son corps d'Audacieuse serait assez fort pour ça... Du coup, elle avait chassé et ne s'était pas reposée, ce qui n'avait fait qu'empirer les choses. Surtout à sa nuque. Elle ne pouvait le voir, mais il lui manquait là une touffe de poils et un bout de peau. La plaie était recouverte d'une affreuse croûte de sang séché que les mouches ne quittaient jamais. A part ça, les autres blessures - surtout sur son dos et ses flancs - avaient pratiquement disparu. Mais sa nuque la faisait continuellement souffrir.
Ravalant son orgueil, elle s'assied en rivant son regard au sol juste en face d'elle.

« Aslan a vu mes blessures, mais je l'ai empêché de me soigner. »

Elle parle pour elle-même, ne sachant pas si cette information serait utile à l'Altruiste. Elle avait aussi expliqué au roi que c'était l'un des siens qui lui avait fait ça. Si Aslan n'avait toujours pas parlé à Senhem, ce dernier avait encore la chance de se racheter avant d'être sermonné. Redevenant doucement elle-même, Rayya lève vers le mâle un regard espiègle. Sourire en coin, elle le met au défi :

« Prouve-moi que tu es un Altruiste. Prouve-le moi, et prouve-le à Royal tout entier. »

Vas-y, panse mes blessures.

Quelle joie de te revoir !
PV → Rayya

Pourquoi avais-tu agis ainsi ? Allais-tu trouver un jour la réponse ? Tu n'avais fait que des erreurs depuis tes débuts chez les Altruistes. Ton rôle à présent n'était pas de protéger simplement la terre qui te nourrit. Ce n'était plus vraiment ton rôle. À présent, selon les règles de ta troupe, tu devais aider quiconque se trouvait sur ton chemin, faire passer l'autre avant. Ce n'était pas dans ta nature, du moins, tu ne pensais pas avoir cette nature là. Pourtant, cette qualité était bel et bien enfouie au fond de toi. Tout au fond de ton cœur. Pourtant, tu l'ignorais encore. Bien que tu t'attendais à ce que Rayya te la risse et te rit au nez face à ta réaction de « faible », tu fais face à une réaction inattendue. La lionne à la seconde où elle entend tes excuses se retrouve perdue, elle perd son air hautain et te regarde désarçonné. Est-ce que cela t'amuses ? Nullement. Pourtant, cela ravive une flamme en toi. Tu es à présent certains que cette lionne n'a pas si mauvais fond. Celle que tu qualifiais encore « d'emmerdeuse » il y a peu se transformait en une lionne tout à fait respectable et mieux que ça, douée d'une sensibilité et d'un sens de l'honneur. Tu ne peux t'empêcher de lui couler un regard à la limite de la douceur.

« N-Non, arrête, je... C'est moi qui suis désolée, je n'ai pas à te juger... »

Son ton à quelque chose de sincère. À travers ses balbutiements, tu sens une réelle sensibilité et de véritables excuses. Est-ce que cela te remonte le moral ? Pas le moins du monde. Tu te sens toujours coupable. Au fond, elle t'avait tout de même jugement justement. Tu ne t'étais pas comporté comme tu le devais. Tu le savais à présent. Comment te rattraper ? Tu avais ta petite idée, mais accepterait-elle. Elle semblait sur la bonne voie, mais qui sait. Tu ne connais pas suffisamment cette lionne pour savoir si elle se sent prête ou non à se laisser soigner. Ayant perdu toute trace d'arrogance et d'agressivité en quelques secondes, elle prend bientôt une position assise et laisse ses yeux divaguer sur le sol. Est-elle honteuse ? Elle n'a pas de raison de l'être. Tu es le seul coupable…

« Aslan a vu mes blessures, mais je l'ai empêché de me soigner. »

Pourquoi ? Pourquoi avait-elle refusé ? Sa fierté d'Audacieuse l'avait-elle forcée à ne pas se laisser soigner ? Est-ce que la fierté pouvait être dangereuse ? Cela en était la preuve. Par fierté, on ne fait pas certaines choses et ces choses peuvent être cruciales. Sa blessure était loin d'être superficielle, celle qu'elle portait au cou. Honteux de te dire que c'était toi qui lui avait faite, tu faillis ne pas remarquer que Rayya reprenait un peu de sa fierté et de son arrogance. Elle releva ainsi la tête et tu pus lire quelque chose de malicieux dans son sourire en coin.

« Prouve-moi que tu es un Altruiste. Prouve-le moi, et prouve-le à Royal tout entier. »

Au fond, même si ces paroles ne sonnaient pas comme un conseil, cela te remonta le moral. Elle avait raison ! Tu devais redorer ton honneur. Il te fallait faire le nécessaire pour réparer ton erreur passée et cela aussi longtemps que tu vivrais et que tu ferais des erreurs. Tu étais certains que ce n'était pas la dernière comme ce n'était pas la première. Délicatement, tu t'approchas et te redressant de toute ta hauteur, tu pus observer plus facilement la blessure de la femelle. Il lui manquait un grand morceau de peau. Comment réussir à panser cette blessure ? Tu fouilles dans ton esprit, à la recherche d'un je ne sait quoi. Tu connais bien les toiles d'araignées, mais il en faudrait une tonne pour recouvrir entièrement cette blessure là. Il faudra aussi désinfecter… L'idéal pour panser, ce serait plutôt des feuilles. Seulement, tu ne connaissais pas ces terres. Tu avais encore besoin de l'aide de Rayya. Un peu de ses connaissances pour pouvoir la soigner. Tu ouvres la gueule et d'une voix calme, sans sentiment, tu parles :

« Tu m'as jugé justement. Je n'avais aucune raison de te traiter ainsi. Je suis tellement navrée. Dis-moi, tu pourrais me dire où trouver des feuilles, ce sera utile pour panser cette mauvaise plaie ? »

« Tellement d'amour entre nous ♥ »

Senhem & Rayya

Il s'approche pour la détailler, et elle ne dit rien. Docile, Rayya se laisse inspecter, ignorant elle-même l'étendue de sa blessure. Tout ce qu'elle sait, c'est que la douleur, bien que terriblement gênante et toujours présente, n'est pas insupportable. Elle est là, tenace, ne se fait pas oublier, mais ne se montre pas particulièrement handicapante. Enfin... pour l'instant.

« ... Des feuilles ? »

Elle fait la grimace, espérant sincèrement que ces feuilles ne soient pas indispensables à sa guérison. En effet, le territoire audacieux n'est pas celui le plus feuillu... Et si Senhem avait besoin de plantes spécifiques, il faudrait peut-être aller chercher plus loin.

« La seule forêt de ces terres n'est remplie que de pins... C'est ici que tu trouveras le plus de verdure. Ici, et au lac. »

Les points d'eau sont entourés de buissons et de plantes touffues en tout genre. Rayya n'y connait rien, mais il doit bien y avoir dans cet amas de vert quelque chose de bon... non ? Elle se lève et fait machinalement quelques pas vers le fleuve, dardant son regard d'or sur la mousse s'accrochant aux rochers et les algues flottant à la surface de l'eau.

« Comme tu le vois, il y a ici plein de trucs verts différents. Et des serpents, aussi - au cas où ils pourraient te servir. A toi de me dire s'il y a quelque chose d'utile dans tout ça... »

Et elle se rassied, se doutant bien que Senhem devrait inspecter les différentes plantes présentes afin de déterminer leur fonction. Ça prendrait sûrement du temps... Mais elle n'est pas pressée.