un poste à pourvoir. /Kamunyo

PMR. à Naïda.

Je trottais dans la lande, appréciant la rosée du matin sous mes larges pattes. Ma crinière ondulait au rythme de mes foulées, et mes yeux scrutait chaque détail de cet endroit. La nature n'allait pas tarder à s'éveiller, puisque au loin j'entendais déjà quelques oiseaux chantonner gaiement. J'avais aujourd'hui rendez-vous avec une lionne qui de ce que j'avais compris, souhaitait s'entretenir seule à seule avec moi. Je l'attendais donc au bord d'un petit ruisseau, sur une large pierre plate où je lui avais dis de me rejoindre.

Je me suis réveillée au moment où je le voulais. Ce n'est pas étonnant venant de ma part ; lors d'évènements importants, l'horloge interne assure un fonctionnement très opérationnel. Je pense que je ne vais pas être de mauvaise humeur aujourd'hui, sauf si ma demande venait à échouer lamentablement.
Je fais en sorte que ma marche soit gracieuse, enfin, plutôt normale. J'allais quand même parler au roi des Sincère, je n'allais pas débouler la fourrure en bataille, l’œil fou et avec une démarche soit trop raidie par le stress, soit trop lâche par l'excitation. En m'approchant du lieu convenu, je me détends enfin en l'apercevant. A l'heure, lui aussi. Je m'avance doucement jusqu'à lui, je le salue d'un signe de tête.

visiblement, la lionne avait soigné son entrée. Elle aussi, semblait d'un tempérament très ponctuelle, et quelque chose me disait qu'elle était plutôt nerveuse. Peut-être était-ce dû à l'odeur d'une hormone qui flottait dans l'air. Je m'en souciais peu, puisqu'elle était désormais présente. Nous allions pouvoir passer aux choses sérieuses. « Bienvenue à vous. Il me semble que quand nous nous sommes croisés pour fixer ce rendez-vous, vous ne m'avez pas communiqué votre prénom. » Ma voix était naturellement grave, mais d'un timbre très calme, apaisant et apaisé. On aurait dit que je ne connaissais rien de la colère.